Ombres de mes livres

 

… où j’ai cherché à esquisser les silhouettes des 
premiers possesseurs de mes livres anciens.
 
 
 
 
Nicolas de Béon-Béarn 
" l'Abbé de Béon "    (1720 -1788) 


Le livre :

Offices notés des dimanches et principales fêtes de l'année
à l'usage des laïcs du diocèse d'Orléans

à Orléans, chez la veuve Rouzeau-Montaut, 1775


 

Le fer du possesseur :


Ecu timbré d’une couronne ducale avec mitre et crosse, supporté par deux bouquetins:

« d’or à deux vaches passantes de gueules»
 

Un ex-libris manuscrit de Jacquier Chassinat
 


Nicolas de Béon-Béarn

(vers 1720, 1788?)

" l'Abbé de Béon "


 
   Aumônier Ordinaire de Madame Adélaïde


Abbé commendataire de Lieudieu, de Saint Quentin et d'Obazine
A la cour d'une Fille de France.

Un abbé de cour :

La carrière de l’Abbé de Béon se déroula à la cour de Versailles. Son oncle, Jean-Antoine avait obtenu en 1754 un brevet d’aumônier par quartier auprès de Madame Adélaïde, fille de Louis XV.
 
Il transmit cette charge à son neveu Nicolas qui réussit à obtenir la place d’aumônier ordinaire de Madame Adélaïde.

Cette charge importante lui permit d’acquérir les bénéfices des abbayes de Lieudieu au diocèse d'Amiens (4.600 livres), de St Quentin au diocèse de Beauvais (10.000 livres) et d’Obazine au diocèse de Limoges (10.200 livres).
 
Il put aussi favoriser sa famille en obtenant les "honneurs de la Cour" pour son neveu, le comte François-Frédéric de Béon et une place de dame de compagnie de Madame Adélaïde pour l'épouse du neveu, Charlotte.

Selon la comtesse d'Adhémar il affichait parfois peu de respect et obligea Madame Adélaïde à le remettre en place : " Monsieur l'abbé, lui dit-elle, ne vous avisez pas de trancher de l'évêque, car je vous ferais ressouvenir que vous ne l'êtes point encore".
 
Peu rancunière, Madame Adélaïde fit des démarches auprès de la reine Marie-Antoinette pour lui obtenir un évêché dans le sud-ouest mais Marie-Antoinette lui préféra son protégé, l’Abbé de Comminges.
 

Aumônier de Madame Adélaïde :

L’appui de Madame Adélaïde était précieux pour l’Abbé de Béon du fait du rang important de cette princesse à la cour de France.
 
Marie Adélaïde de France, dite « Madame Adélaïde », (1732-1800)  était la quatrième fille de Louis XV et de Marie Leszczynska.
 
Sauf la première, Elisabeth mariée à l’infant Philippe, les filles de Louis XV sont restées célibataires.
 
Elles menèrent une vie fastueuse à Versailles. La maison de Madame Adélaïde comptait 24 personnes en 1789.
 
Madame Adélaïde, d’un caractère marqué, prit la direction du groupe des sœurs et appuya le clan des dévots à la Cour.
 
Durant la Révolution elle se réfugia à Rome avec sa sœur Victoire puis s’en éloigna au début de l’Empire. Elle mourut à Trieste.
La famille Béon-Béarn :

Dès le XII° siècle cette famille dominait le fief de Béon-Aste en vallée d’Ossau.
 
Elle descend probablement d’un cadet de la maison souveraine de Béarn dont les Béon portaient les armoiries (« 2 vaches passantes »).
 
Les  Béon ont tenu un haut rang dans les cours de Foix et de Navarre et ont exercé par la suite d’importantes fonctions militaires.
 
Mais ce n’est qu’avec les abbés de Béon, de la branche des seigneurs d'Armentieu-La Palu, qu’ils ont pu obtenir des charges à la cour de France.
Sources :
 
> Eugène Olivier, Georges Hermal, Robert de Roton : Manuel de l'amateur de reliures armoriées françaises, planche  472
 
> Page de Wikipédia sur la Maison de Béon
 
> Enquête sur la descendance de Jean de Lomagne et de Louise de Bertrandy

> Page de Wikipédia sur Madame Adélaïde
 

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