Censeur des livres d’Anvers : Au XVII° siècle les Pays-Bas dominent l'imprimerie européenne. Anvers apparait comme une très grande métropole de l'édition, à la suite de Christophe Plantin.
Par son poste de censeur des livres d'Anvers le chanoine Ullens dispose donc d'un pouvoir considérable. C'est pourquoi il est particulièrement courtisé.
Un exemple : Dans son livre « Histoire Sacrée en tableaux » de Claude Oronce Fine de Brianville, paru en 1725, l’éditrice, veuve de Jean-François Lucas, ne manque pas d’insérer une dédicace très déférente à l’adresse de son censeur :
« A MONSIEUR FRANCOIS GODEFROY ULLENS SEIGNEUR DE HALLE, EN PULLE DE GELMELEN, ET DE STEEN DIT BRANDENBOURGH EN MALINES.
Prêtre, Licentié en Droit Civil & Canonique, Protonotaire Apostolique, Chanoine de la Cathedrale, Ecolâtre & Official d’Anvers, juge Synodal, & Censeur des Livres, &c. &c.
MONSIEUR
L’abregè de ce Livre aïant paru sous les auspices de VÔTRE REVERENCE avec beaucoup de succes, je me trouve dans une obligation indispensable de faire paroître cette nouvelle, & ample impression sous un nom si respecté du public, lequel étant tres persuadé de VÔTRE érudition & grande cognoissance de bons livres, ne poura manquer de donner son aprobation à une Histoire de la BIBLE qu’il honore de sa protection,& qu’il voudra bien placer dans sa magnifique bibliothèque. C’est pourquoy Monsieur si VÔTRE REVERENCE veut bien agreer qu’en mettant VÔTRE Nom à la tête de cet ouvrage, elle le rendt autant plus recommandable qu’il le mérite de l'être, me donne les moyens de témoigner publiquement que I’on ne peut être avec plus de veneration que je suis MONSIEUR DE VÔTRE REVERENCE La tres-humble & tres-obeïsante Servante La Veuve de JEAN FRANCOIS LUCAS ».