Propriétaire d'habitations sucrières et caféières à Saint-Domingue
Après un voyage autour du monde, Le Gentil de La Barbinais, gentilhomme breton, s'établit dans l'ile de Saint-Domingue où il devient conseiller au Conseil supérieur du Cap (1726), puis commissaire ordonnateur dans cette ville (1729). Il acquiert un important patrimoine constitué d'habitations sucrières et caféières.
Son fils, Guy le Gentil, futur marquis de Paroy, lui succède vers 1740. Il possède autour de Limonade de vastes plantations : Habitations Paroy (106 carreaux de terre), Bellevüe (367 carreaux de terre), Les Ecrevisses, La Grande Place au Moka, Bellevue des Monts, etc.
Un inventaire de 1774 mentionne, avec les bestiaux, les esclaves utilisés : « Nègres (nègres, négresses, négrillons, négrittes), répartis par métier (sucriers, chauffeurs, mouliniers, cabrouettiers, valets, nègres de place, ouvriers, charpentiers, tonneliers, apprentis, domestiques, invalides), chacun avec son nom et sa nation (Créole, Congo, Arada, Mesurade, Fonda, Adia, Bambara, Timbou, Tiamba, Sénégalais, Fatago, Mina, Nago, Temploma, Ibo, Mondougue, Dagonan, Soso). Soit un total de 577 "têtes" ».
La gestion des propriétés entraine des litiges à l'exemple d'un arrêt de 1779 « qui casse et annule celui du conseil supérieur du Cap du 5 février 1779, obtenu par la négresse Lizette, contre Guy Le Gentil, marquis de Paroy, et qui évoque au Conseil du roi les contestations sur lesquelles l'arrêt est intervenu ; l'arrêt stipule que le marquis de Paroy remboursera à la négresse Lizette les 3 000 livres qu'il a reçues d'elle pour l'affranchissement du nègre Antoine, son fils, et autorise le marquis de Paroy à faire arrêter ledit Antoine, soupçonné d'empoisonnement ».
Deux des habitations de Guy Le Gentil sont incendiées lors de la révolte des esclaves de 1791 et la famille chassée quelque temps après. Les héritiers du marquis bénéficieront en 1828 de l'indemnité versée aux colons après l'indépendance de Saint-Domingue.